Tipimi, aux origines des bibliothèques d'objets françaises

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Créés et implantés depuis 2017 à Fives, un quartier central de Lille qui ne cesse d’évoluer dans un paysage historique industriel, TIPIMI a été une des premières initiatives en France à développer un service de partage d’objets à l’échelle d’une ville. Prônant des valeurs de vivre ensemble et de biens communs et d’intérêt général, au service d’une consommation plus durable, les actions se sont diversifiées.

L’association fait aujourd’hui vivre un tiers lieu où l’on vient se restaurer le midi, coworker en journée en semaine, se rencontrer en tous temps, et apprendre et se détendre en fin de semaine avec différentes animations. Ils animent aussi une plateforme de prêt d’objets entre particuliers mais aussi des repair cafés, et des actions de sensibilisation auprès de différents publics. De nouveaux projets éclosent tous les jours, les idées ne manquent pas et la structuration se poursuit autour d’une belle équipe.

La proximité des valeurs et nos ambitions respectives a motivé notre envie de rencontrer la fondatrice et l’équipe ! À cette occasion nous avons confronté nos visions, partagé des solutions, des retours d’expériences, mais aussi ri, bien mangé et beaucoup partagé!

Merci à toutes ! Charlotte, Diane, Marie, Marie France (hébergée en coworking par l’équipe) et Zoé !

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Entretien avec Diane et Marie.

Quelques mots pour nous décrire vos fonctions dans votre structure et qui vous êtes !

Diane (co-fondatrice) : Je suis responsable développement dans la structure. C’est à dire que je porte la vision globale de la structure et son développement, l’articulation des différents projets.

J’ai aussi une mission spécifique sur la mutualisation et l’essaimage des actions de mutualisation (dont notamment la plateforme).

Marie ma collègue est responsable du lieu.

Que cherchez vous à promouvoir chez TIPIMI à travers vos produits et services ?

D: On essaye de déconstruire le réflexe d’achat. L’achat est un réflexe, on est tous dedans. On veut amener à faire des achats conscients. Bien sûr, nous avons besoin de continuer à faire des achats, à consommer, mais il devient indispensable de le faire en conscience. Savoir qu’aller chez Leclerc ou autre grande enseigne, ce n’est pas anodin. Nous avons plein de choix différents, et chaque choix a ses conséquences.

Comment vous faites cela?

On va ramener sur ces problématiques via différentes entrées, les gens qui veulent se restaurer, jouer, réparer et bien d’autres. Nos actions s’articulent autour de 3 axes principaux :

– Mise à dispo des outils pour accompagner la transition dont la plateforme,  les repair cafés, les rencontres d’acteurs (initiatives locales), les ateliers,  la restauration.

– Accompagnement de groupes sur la mutualisation et l’économie de la fonctionnalité (réseau ESS, groupes d’entreprises). Nous les accompagnons vers davantage de coopération et de de mutualisation.

– Laboratoire : aujourd’hui ce sont 2 projets dont « on en parle on agit », qui consiste à sensibiliser sur les problèmes de surconsommation de fournitures scolaires. Nous lançons également des sensibilisation sur l’alimentation et des comparatifs entre les produits ultratransformés et une alimentation faite maison.

 

Qu’est ce qui vous fait avancer au quotidien ?

Marie : Voir que les gens viennent et reviennent, que le projet leur parle. Ils ont envie de s’impliquer, parfois simplement en donnant des idées, en partageant des envies. Il y a de vraies dynamiques locales.

Des gens qui viennent, apprennent à présenter le projet à d’autres, le font très bien! J’habite au-dessus, j’entends des gens s’arrêter et expliquer à d’autres ce qu’est TIPIMI.

Il y aussi le fait qu’on se lance dans des projets sans en prendre la mesure , sans voir l’ampleur, avec des moyens limités mais on retombe toujours sur nos pattes. C’est à dire que ça a du succès, une bonne fréquentation et des retours positifs.

Diane : Pour moi c’est voir comment les gens s’approprient le projet. Moi j’ai ma vision, mes envies, mais les gens avec qui on travaille nourrissent le projet, bénévoles, services civiques et salariés.

Nous avons parfois des désillusions lorsque l’on se rend compte que des personnes à priori engagées, sur le zéro déchet par exemple, n’utilisent que peu nos services.

Ce qui nous fait tenir c’est de voir les gens autour de nous qui y croient. La communauté et l’engagement des uns et des autres. En tant que bénévoles pour certains mais aussi en tant qu’usagers  Aujourd’hui des gens en renvoient d’autres vers la plateforme. On voit des gens qui cherchent des objets sur les réseaux sociaux et d’autres qui renvoient simplement avec un # vers TIPIMI

 

Quelle est votre plus belle victoire ou fierté jusqu’ici ?

Marie : La Flamiche au Maroualle

Diane : l’Equipe! la richesse des profils! De voir que le projet peut vivre même quand quelqu’un est malade comme je l’ai été à l’occasion d’un événement dernièrement.

 

Quels sont vos enjeux majeurs ?

D : Il faut passer de la conscience à l’acte, à l’engagement.

Les consciences évolue, sur la conso, mais le chemin est encore long pour ancrer. Le problème pour nous est que l’on ne répond pas directement à un besoin de l’usager. Mais à un besoin de la planète! Par exemple le vélo : personne ne s’est dit qu’on a un besoin perso véritable d’utiliser le vélo. Mais lorsque l’on accompagne en créant des infrastructures (pistes cyclables,

Nous avons besoin collectivement d’investir pour l’intérêt général, y compris les collectivités.

 

Vos conseils ou vos dernières découvertes pour consommer plus durablement ?

« Comment ça vrac ». (ndlr. Un beau projet à reproduire ! visitez le site)